Annette Gareyte a vécu six ans en Polynésie française. Lorsqu’elle est revenue en France, en 2011, elle en a ramené les couleurs qu’elle pose à grand renfort d’imagination sur ses toiles. Diplômée des Beaux-arts, cette ancienne professeure d’arts plastiques peint depuis son adolescence, mais c’est en découvrant Jackson Pollock, l’école américaine de l’expressionnisme abstrait des années 1950, et les recherches du groupe Supports/Surfaces, qu’elle a trouvé sa voie.
Œuvre en lien avec l’actualité
Comme eux, elle travaille par terre ou suspend ses toiles pour faire couler la peinture goutte à goutte. Avec elle, la toile devient vivante. Elle en fait un support actif, en exploitant sa malléabilité, son mode de tension, ses qualités d’absorption. Grâce aux inclinaisons différentes, ses peintures se déclinent en séries.
« Je m’intéresse à la coulure et à l’intensité de la couleur, explique l’artiste. Pour moi, la toile est un support souple, elle peut se déformer et avoir du volume. » Ces pyramides, dômes et cônes n’apparaissent pas d’un coup de baguette magique : tout est calculé pour faire naître les coulures à l’endroit souhaité.
Dans son atelier de Vijon trône une toile géante de 5,70 m sur 2,90 m. Son thème est en lien avec l’actualité. « J’avais appris que trente-sept personnes avaient été décapitées en Arabie Saoudite, précise Annette Gareyte. J’ai travaillé sur ce sujet en demandant à six personnes de s’allonger au sol. Elles ont été recouvertes d’une toile, et j’ai versé la peinture sur la forme obtenue. La toile a ensuite été retournée et j’ai obtenu l’empreinte de leur corps. » Le résultat est étonnant, d’autant plus que cette œuvre monumentale est enjolivée par des textes. « J’aimerais l’exposer à Sainte-Sévère », confie l’artiste, désireuse de faire connaître sa façon de travailler.
Contact : Annette Gareyte. Le Moulin Trumeau, à Vijon. Tél. 02.36.28.91.48.